Dans 80 jours aura lieu la 10e édition du Grand
Raid, la course de montagne hors limite qui traverse la Réunion du
Sud au Nord. 2 750 participants répartis en trois classes (Grand
Raid, Semi Raid et Mini Raid) se sont engagés dans l’aventure. A
moins de trois mois du départ, le Journal de l’île propose
aujourd’hui quelques conseils pour celles et ceux qui vont affronter
la montagne réunionnaise. Diététique, entraînements physiques et
équipement : une triptyque qu’il ne faut pas négliger pour espérer
rallier la Redoute… à son
rythme.. |
REPÈRES
Ces conseils délivrés pour permettre aux
engagés de boucler leur Grand Raid ont été élaborés par le Docteur
OT Lacrampe, concurrent, rescapé et ancien organisateur de
l’épreuve. Médecin à la Réunion, le célèbre Dr préfère garder
l’anonymat car selon lui “pour vivre heureux, vivons caché”. Ce
dernier a par trois fois participé à l’épreuve.
• TRONÇONS Le parcours se décompose
en quatre tronçons équilibrés qui pourront permettre aux
participants de planifier leur préparation. L’idéal est commencer à
s’entraîner tronçon par tronçon avant de coupler les deux premiers
puis les trois. Les quatre seront quant à eux réalisés le jour
J. 1 : de Langevin à Piton Textor (altitude 2 160 m) — distance :
32 km 2 : de Piton Textor à Cilaos (altitude : 1 210 m) —
distance : 35 km 3 : de Cilaos à Grand Ilet (altitude : 1 110 m)
— distance : 28 km 4 : de Grand Ilet à la Redoute (altitude 12 m)
— distance : 30 km
•
L'ALIMENTATION Nous reviendrons ultérieurement et plus
en détails sur cette partie capitale lors de la course en elle même
mais il ne faut pas oublier que bien s’alimenter commence déjà lors
des reconnaissances et des entraînements. Conseil capital : buvez et
mangez régulièrement sans attendre la sensation de soif et de faim.
C’est le véritable secret de la réussite. Buvez suffisamment pour
transpirer abondamment et uriner au moins à trois ou quatre reprises
dans la journée : la moyenne étant entre 0,75 et 1 litre par heure.
Vous allez éliminer ainsi par l’urine les déchets du catabolisme
musculaire et par la transpiration les quantités considérables de
chaleur produites par l’activité musculaire. Organiser votre
entourage et votre assistance en conséquence des aliments et
boissons proposés par l’organisation que vous trouverez dans votre
carnet de route…
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Buvez, éliminez et
marchez pieds nus
Grand Raid : petits conseils pour préparer au mieux
les 125 km de la Diagonale des Fous

Vouloir absolument enrichir notre organisme avec
des vitamines et autres oligo-éléments multiples et variés équivaut à
vouloir saler la mer. A partir de ce constat, il n’existe finalement
aucune recette miracle pour aller au bout de l’effort et couvrir les 125
km de course de montagne. Il semblerait de plus que seuls 15 à 20 % des
sportifs savent correctement s’alimenter. Et vous ? Bien préparer une
épreuve comme le Grand Raid réside avant tout sur le fait d’éviter
quelques erreurs et de tordre le cou à certaines idées reçues du style :
ne jamais boire trop d’eau car cela fait transpirer, viande rouge égale
force, tout petit déjeuner solide est indigeste, les barres énergétiques
ou les vitamines sont la base de la performance, manger et boire pendant
l’effort coupent les jambes… Ayez simplement une alimentation équilibrée.
En fait, il n’existe aucune différence fondamentale entre préparer une
épreuve d’endurance comme celle-ci et vouloir rester en forme et en bonne
santé en faisant attention à ce que l’on mange. Ainsi, il conviendra de
réduire notablement les aliments inutiles à l’effort d’endurance et
sources de prise de poids comme les sucres rapides (dont sucreries, fruits
secs, glaces, boissons sucrées du commerce et pâtisseries) mais aussi les
charcuteries et viandes rouges (qui contiennent de 25 à 50 % de graisse
selon le mode de cuisson et de préparation), les graisses superflues, les
plats trop gras ou trop en sauce et surtout bannir l’alcool. A
l’inverse, privilégiez les aliments combustibles de l’effort d’endurance :
sucres lents, pain blanc ou mieux pain complet, riz, pâtes, pommes de
terre, semoule, céréales, fruits et légumes. De même, les viandes blanches
(comme le poulet), le poisson et les laitages sont admis. Faites attention
: ne jamais sauter de repas et rééquilibrer les prises alimentaires au
cours des 24 heures, afin d’éviter les défaillances lors des entraînements
matinaux ou en soirée. Il faut savoir que le petit déjeuner fournit 25 %
de l’apport calorique quotidien et permet de rester en forme jusqu’en
début d’après-midi. Le déjeuner représente quant à lui 50 % et maintient
en forme jusqu’en début de soirée. Enfin, le dîner complète les 25 %
restant et offre un sommeil de meilleure qualité. Inutile de vous dire
qu’il vaut mieux perdre les 3 à 4 kg que tout un chacun à en trop. Mais
cela se fera naturellement sous la double conjonction de l’entraînement et
des recommandations diététiques. De plus, sous une charge régulière
d’entraînement, l’organisme s’autorégulera en se dirigeant naturellement
vers les combustibles nécessaires à l’effort en délaissant les nutriments
superflus.
• ENTRAÎNEMENT
PHYSIQUE La performance sera directement liée au degré
d’entraînement. La longueur de cette épreuve (125 km couvert en moyenne en
32 heures) ne permet pas de grandes surprises. Recommandation : ne jamais
se surestimer pas, ce qui termineront n’en seront que plus agréablement
satisfait ! Avant toute chose, un examen médical (cardiologue, épreuve
d’effort) est vivement recommandé en cas de vocation sportive tardive
après l’âge de 40 ans ou après une interruption de quelques
années. Pour parfaire votre condition physique et préparer au mieux
cette grande traversée voici un plan d’entraînement minimum : trois
joggings de 10-13 km par semaine. La distance du jogging n’est pas
l’élément le plus important, vous devez surtout pouvoir progressivement
courir 90 minutes sans vous fatiguer (toujours être capable de parler). Ne
vous entraînez pas que sur le plat : la course en côte présente de
multiples avantages. Elle vous fait travailler la résistance dont vous
allez avoir tant besoin pour la montée de la Roche Écrite notamment et
vous permet un travail de musculation bénéfique pour le cœur et les
muscles : habituation à des fréquences cardiaques élevées (résistance) et
musculation des jambes, donc meilleur amortissement au niveau des tendons
réduisant notablement les tendinites. De plus, une grande sortie de 5 à
8 heures tous les 15 jours pendant 3 mois (avec sac à dos et équipement
standard), doit suffire à vous faire terminer sans encombre l’épreuve et
ce, avec en prime, le plaisir qu’apporte l’aisance physique et
mentale. Il vous faudra également reconnaître le parcours
progressivement en quatre tronçons (30 km), puis trois (40 km) et
finalement deux (60 km). Les conseils suivants doivent être tenus pour
éviter tout désagrément : - cyclisme, musculation et stretching sont
les compléments utiles à l’entraînement au Grand Raid. - éviter les
sports violent comme le tennis ou le squash, au cours du dernier mois
précédent la course car il y a un risque d’entorses, de tendinites et de
grosse fatigue. - essayer d’acquérir un léger bronzage des parties
découvertes du corps, afin de mieux se protéger le jour du Grand Raid. Les
coups de soleil en altitude font mal. - marcher pieds nus le plus
possible afin de fortifier la peau des pieds et la voûte
plantaire. _________________
L'ÉQUIPEMENT
Un bon raider et avant
tout quelqu’un qui est bien équipé pour cette traversée de la Réunion.
Voici donc ce que vous ne devez pas oublier pour être au top. Ultime
recommandation : Ne jamais étrenner un vêtement, une chaussure, des
chaussettes, un sac à dos, le jour de l’épreuve, sous peine de mauvaise
surprise assurée ! Utilisez les accessoires de votre
entraînement.
- Sac à dos : petit modèle, 4 à 5 kg de charge
maximum. - Bidon d’eau de 1,5 litre minimum, avec tuyau
d’alimentation. - Casquette saharienne afin de protéger la nuque et le
cou des coups de soleil. - Chaussures type jogging ou trail, de taille
supérieure d’une bonne pointure, utilisées pendant au moins un mois avant
l’épreuve, et donc bien adaptées au pied. - Chaussettes de laine ou de
coton sans grosse couture qui blesserait le pied. Pieds enduits de
vaseline pour certains, de talc pour d’autres et sans rien pour ceux qui
ont écouté les conseils antérieurs. Chaussettes et chaussures de rechange
dans le sac ou bien confiées à l’assistance technique. N’oubliez pas que
tout conflit entre pied et chaussures ou chaussettes, se soldera
immanquablement au désavantage du pied. De plus, les ampoules en
déséquilibrant la marche à la recherche d’une attitude antalgique,
provoqueront, une tendinite du genou ou de la cheville. - Short type
flottant, cuissard ou pantalon collant selon les habitudes. - Lunettes
de soleil, Aspirine, pommade (type Percutalgine ou Dolgit), bande de
contention (obligatoire), quelque pansements, vaseline, peau artificielle
et les médicaments habituels (asthme, migraine, diabète, ulcère…). -
Couverture de survie, sifflet de détresse (obligatoires). - Lampe de
poche de type frontale avec pile (alcaline longue durée) et ampoule de
secours (obligatoires). - Paire de lunettes correctrices de rechange
(risque de bris lors des chutes). - Rouleau de papier hygiénique :
fréquence des diarrhées liées à la déshydratation, à l’abus de boissons
sucrées et “trouillomètre” à zéro au moment du départ…

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