Christophe Jaquerod, nouveau Seigneur de l’Anneau (source www.vo2.fr)
Après les Népalais Nar Bahadur Shah (2000, 2001 et 2003), Dawa Dachhiri Sherpa (2002) et Dangima Sherpa (2004), c’est le Suisse Christophe Jaquerod qui a été sacré « Seigneur de l’Anneau des Annapurnas ». Il est ainsi devenu le
premier Européen à remporter une grande course par étapes au Népal. Une
performance somme toute logique pour Christophe Jaquerod, considéré comme le n° 1 du trail en Europe et qui couronne une fin de saison exceptionnelle : victoire à l’Ultra Trail du Mont-Blanc et aux Templiers.
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Huit étapes sont au programme (du 10 au 18/11) d’une distance de 340 km avec 15.000 m en positif et 14.000 m en négatif, avec une journée d’acclimatation à l'altitude et contrôle médical à Muktinath (3800 m) le 14/11.
L'Annapurna Mandala Trail est une compétition par étapes se déroulant sur sentiers qui comptera huit étapes.
La compétition, cette année - et c'est une nouveauté - sera précédée de
quatre étapes de marche de liaison (100 km, + 4000 m, - 800 m) afin de rejoindre le Camp de Base des Annapurnas, situé à 4130 m, point de départ de l'AMT 2005. Cette marche de liaison servira, également, de
phase d'acclimatation.
Pour mémoire, le tracé de la Mandala 2005 (marche liaison et compétition) correspond au début du parcours de Himal Race - Annapurna Sagarmatha, qui s'est déroulé en 2002. Comme lors des autres courses organisées au Népal, le concurrent pourra courir et marcher en utilisant des bâtons de trek avec le souci de ne blesser personne.
Le déroulement de chaque étape s'effectuera en autonomie complète en lecture de carte avec un point de départ, un point d'arrivée et un ou plusieurs points de contrôle suivant les étapes.
Ravitaillements : pendant la course, le concurrent est autonome et il doit gérer sa nourriture et son eau. Il peut faire ses provisions avant le départ ou se ravitailler en course. Hormis le tronçon Phedi - Muktinath, il traverse un village
toutes les 30 minutes. En restauration rapide, il trouvera des biscuits, des barres et des tablettes chocolatées, ou encore un dal-bat, riz aux lentilles, entre 10 et 12 heures.
L'eau n'est pas un problème : on en trouve dans chaque village et compte tenu des ruisseaux, torrents et rivières traversés, l'eau est au bord des lèvres toutes les 15 minutes au minimum. Cependant, il faut la traiter au Micropur avant de la consommer (une pastille pour un litre d'eau). De ce fait, il y a une heure
d'attente pour la boire sans risque. L'idéal est donc une ceinture double-bidons. Pendant que l'un est en période d'épuration, l'autre est buvable.
Il est également possible d'acheter l'eau en bouteille, mais à ses frais : de 30 à 120 roupies (0,50 à 2 euros) le litre suivant l'altitude.
Pendant les dix jours de l'Annapurna Mandala Trail, l'organisation s'occupe du logement, du petit-déjeuner et du dîner. Le repas du midi est par contre à la charge du concurrent. Prévoir 300 roupies (5 euros) par jour. A noter que hormis le thé, toutes les autres boissons, consommées par le coureur (eau en bouteille, soda, bière...) sont également à sa charge.
Annapurna : l'Annapurna (8091 m) est un sommet himalayen qui tient une place particulière dans le cœur des Français puisqu'il fut conquis par les alpinistes Maurice Herzog et Louis Lachenal le 3 juin 1950.
Ce jour-là, à 14 heures, un homme vainquait pour la première fois un sommet de plus de 8000 mètres. De nos jours, cette montagne est la moins fréquentée des dix « 8000 » que compte le Népal. Peut-être parce qu'à la fin de 1993, des 93 expéditions s'étant
engagées dans la conquête de l'Annapurna I, seulement 78 alpinistes avaient atteint leur objectif et 45 y avaient trouvé la mort.
Cinq sommets composent le massif de l'Annapurna : Annapurna I (8091 m), Annapurna II (7937 m), Annapurna III (7855 m), Annapurna IV (7525 m) et Annapurna Sud (7279 m). Une cinquantaine d'autres cimes font partie de ce gigantesque ensemble montagneux avec notamment
le Varahashikhar (7847 m), le Gangapurna (7485 m), le Khangsar Kang (7485 m), le Tilicho Pic (7134 m), le Nilgiri Nord (7061 m) et le majestueux
Machhapuchhare (6993 m).
L'Annapurna Himal n'est pas le seul massif de la région. A l'Est, c'est le Manasluqui se lève à 8.156 mètres. A l'Ouest, et ce n'est pas nouveau, l'impressionnante chaîne des Dhaulagiris et son plus haut sommet (8167 mètres) barrent l'horizon. C'est dans cet univers
d'exception, au cœur du « Continent Montagne », l'Himalaya, terre d'aventure par excellence, qu'aura lieu la cinquième édition de l'Annapurna Mandala Trail.
Mandala : dans la philosophie bouddhiste, le Mandala est la représentation symbolique de l'univers avec un centre et un cercle autour. Ce diagramme est un support pour la méditation, synonyme d'éternel recommencement, à l'image de la représentation du temps en Asie. Ou encore, à l'instar
de la recherche de l'absolu, de la perfection, une quête qui ne trouve jamais ce qui n'existe pas. C'est donc à partir de l'idée du mandala que la course a été conçue. L'Annapurna Himal sera le centre. Les chemins du Camp de Base des Annapurnas à Besi Sahar en feront le tour. Le
coureur n'est pas immortel et dans ce sens, le cercle sera inachevé ... Il y aura donc un début une fin, un départ une arrivée et 350 kilomètres à parcourir entre 800 et 5.400 mètres sur les " Chemins du Ciel ".
Trail : Bruno Poirier est le créateur de l’Annapurna Mandala Trail. Il est également l'instigateur de Himal Race et de l'Everest Sky Race. « Chevalier du Vent » depuis 1992, il totalise à ce jour 7.530 kilomètres à travers l'Himalaya Népalais, soit 248.000 mètres de dénivelé positif et 245.000 mètres de négatif.
En 1994, du 21 octobre au 1 décembre, en compagnie de Paul-Eric Bonneau, il a traversé l'Himalaya d'Est en Ouest, de Pashupatinagar à Mahakali, en serrant au plus près la plus haute chaîne de montagne du Monde dans des conditions météorologiques difficiles...
Au terme de ces 40 jours d'effort, ils cumuleront 2.100 km et 55.000 mètres de dénivelé positif. Lors de « l'édition zéro » de l'Annapurna Mandala Trail, Bruno Poirier s'est classé 5e en 32 h 05' (290 km, + 12.250 m et - 11.950 m). En 2001, il a terminé à la 4e place en 38 h 36' (325 km, + 14.500 m et - 13.500 m).
En novembre et décembre 2001, il a relié en solitaire le Camp de Base de l'Annapurna à celui de Sargamatha afin de reconnaître le parcours de Himal Race.
Durant ces 22 jours de course et de marche, il a parcouru 1300 km en totalisant 45000 mètres en positif et 44.000 mètres en négatif.
Lors de l'
Himal Race version "compétition" à l'automne 2002 : 950 km, + 37.000, - 37.500 m en 117 h 32', il fut « ordonné » Chevalier du Vent, 4e du Nom. Enfin, pour l'Everest Sky Race 2003, il termina à la 5e place en 38 h 02' (205 km, +13.000 m, - 13.000 m).
Pour cette sixième compétition autour de l'Annapurna Himal, Bruno Poirier a voulu que l'esprit trail de montagne soit réduit à l'une de ses plus simples expressions terrestres :
Courir d'un point à un autre avec comme seule assistance, le contenu de son sac à dos. Et il ne pourra en être autrement pour ceux et celles qui participeront à l’Annapurna Mandala Trail.